Notre ferme et son verger

 

En 1948, mes grands-parents paternels Maurice et Maria Veracx, sont venus s’installer de Flandre comme agriculteurs dans notre joli village de Thieusies. Notre histoire et celle d’une transmission de l’agriculture familiale qui se réinvente à chaque génération.

Je m’appelle Patrick, j’ai secondé mon père (Raphaël) pendant de nombreuses années tout en travaillant comme enseignant. A présent mon fils Pierre incarne la cinquième génération.

Raphaël cultivait et élevait du bétail en blanc- bleu belge. A ma reprise, je décide de ne pas poursuivre le bétail tout en cherchant une alternative pour préserver la prairie devant la ferme d’un labour vers une culture classique.

Je décide d’y implanter un verger hautes tiges d’anciennes variétés recommandées par Gembloux.

Mon fils Pierre n’a que 7 ans et il m’assiste à la plantation. Les années se suivent et toute la famille perçoit les bénéfices de cette préservation qu’elle soit paysagère, environnementale mais aussi gustative tant les saveurs sont diverses. Le verger est baptisé « Verger du Sirieu » du nom du hameau de notre joli village de Thieusies entité de Soignies.

Je cumule alors 2 casquettes,

  • D’une part je suis enseignant et j’aime adapter le programme du cours de laboratoire en analysant avec mes élèves le taux de sucre du jus de pommes, le PH, observer et comprendre le process de transformation par la fermentation etc… Mon activité agricole apporte une réalité, du concret et profitent aux élèves.
  • D’autre part je peux me permettre de ne pas retirer un revenu directement de ce verger. Quand on plante des arbres c’est un investissement à long terme et c’est déjà penser à la génération suivante et donc à sa future transmission.

Quand mon fils Pierre termine son graduat en agriculture et une formation en agro bio, sa reprise est un peu précipitée par un événement extérieur. Mais surtout nous nous posons ensemble la question de lui permettre d’en vivre pleinement. Il ne peut plus compter sur une diversification laitière ou viandeuse ni sur un salaire régulier mais le verger a presque 20 ans et arrive en pleine maturité : il est temps d’envisager sa valorisation financière

  • La vente de fruits n’est pas retenue comme une option rémunératrice au long de l’année.
  • La transformation en jus a ses limites : sa transformation a un coût et il doit être écoulé dans l’année.

Nous nous lançons dans la mise en fermentation de notre jus mais nous cherchons à nous différencier d’un cidre fermier d’une seule fermentation pour mieux répondre aux habitudes du belge amateur de fines bulles. La méthode traditionnelle avec double fermentation mise en attente « sur latte » pour être parfaitement dégorgé de ses levures juste avant la commercialisation permet une effervescence limpide et fine et un goût plus minéral : Le cidre Saint Vincent est né en toute simplicité du nom du nom du Saint patron de Soignies : notre commune a une histoire à la fois culturelle et rurale. Mais aussi je suis heureux qu’il rappelle ma casquette d’enseignant au collège Saint-Vincent ou j’ai aimé transmettre à mes élèves le sens d’un travail scientifique et précis.

Servi en flutes, le cidre Saint-Vincent se distingue par son élégance : Rafraichissant, les reinettes vivifient le palais entre les accompagnements diversifiés d’un apéritif dinatoire. Parfaitement brut, il magnifie les poissons, fromages, volailles et bien des préparations salées mais aussi sucrées.

En résumé, je vous propose de le tester avec « un peu de tout » à l’exception des délicieuses préparations tomatées. Celles-ci ne font pas bon ménage avec nos reinettes dans sa version brute.

La pomme étant moins sucrée que le raisin le taux d’alcool final du Cidre Saint-Vincent est plus modeste entre 7et 8 % Vol. Sans compromis sur le plaisir, il séduit tout un chacun qui découvre celle belle modération d’autant qu’il est disponible en 37.5cl.